Le jour des maladresses_________________________________
Ne te pose pas de questions futiles.
Concentre-toi sur ton objectif.
...
Je te donnerais une piste.
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Yoruhiru, j’ai peur. Sasori devient de plus en plus incontrôlable, je ne sais plus comment faire pour la raisonner. Parler ne sert à rien, elle n’en fait qu’à sa tête. La forcer à rester dans son… monde serait encore pire.
Sasori a attaqué quelqu’un. Une jeune fille serviable du nom de Yuki Hariken (je crois). La demoiselle voulait simplement m’aider à retrouver le chemin que j’avais perdu. D’une manière que je n’explique pas encore (mais je pensais à la télékinésie), elle a appris l’existence du Scorpion et du Poisson.
Et bien évidemment, même si Sasori m'a affirmée qu'elle ne cherchait pas à me nuire ni à lui faire du mal, je sais bien qu'elle cherchait un moyen de l'empêcher de parler. J'ai pu intervenir à temps, je crois, mais le faible lien de confiance que j'avais tissé avec Yuki a été immédiatement rompu. Je ne pas lui en vouloir, je suis fautive.
Quoi qu'il en soit, et contre toute attente, la jeune fille m'a quand même aidée à atteindre ma destination, en « gravant » un plan directement dans mon crâne. Je vous assure, Yoruhiru, qu'il s'agit d'une sensation très étrange.
Et lorsque nous nous sommes séparées, moi assez gênée, et après m'être à nouveau égarée malgré les indications très précises de Yuki (oui, on ne change pas du jour au lendemain), j'ai finis par arriver devant le bâtiment indiqué dans l'adresse que j'avais trouvée posée dans ma chambre d'hôtel. Vous vous imaginez bien que je ne pensais pas retrouver une maison à colombages dans Naoko. Certes la peinture était défraîchie et à refaire, mais le charme était bien intact, et me rappelait les vieilles maisons typiques de l'endroit où j'ai grandis.
Mais bref.
Je suis donc entrée, et l'intérieur était aussi déplorable que l'extérieur : je n'ai jamais vu un bordel pareil. Mais là, posé sur une table juste en face de moi, était posé un objet qui attira rapidement mon intention. Un kimono noir sur lequel se trouve un motif de poissons rouges. J'ai dû étouffer un cri. J'ai déjà vu ce kimono. J'en suis persuadée, puisqu'il s'agit du mien. Mais il n'aurait pas dû se retrouver là. Il aurait dû être dans mon placard, dans ma chambre (dans ma... vraie... chambre, si vous voyez de laquelle je veux parler). Encore sonnée par cette « découverte », je finis par remarquer un petit papier, semblable à celui que j'ai retrouvé plus tôt dans la matinée. Un mot qui me disait de monter à l'étage.
Je me suis exécutée.
Devant moi, une petite table, sur laquelle se trouvait une bougie allumée. À côté, un fauteuil cramoisi. J'avançais d'un pas, et une voix claire et chantante raisonna.
« Bouge-plus ! »Je me suis arrêtée, surprise. Je ne m'attendais pas du tout à ce timbre de voix.
Le fauteuil se retourne et je me retrouve face à... Une fillette ? Enfin, quand je dis fillette, je suppose qu'elle doit avoir entre 13 et 14 ans, mais bon, c'est pas le sujet.
Elle m'a fait une proposition. Étrange, je dois dire. Je pourrais vous la dire, bien entendu, mais... je sais que vous la connaissez déjà, n'est-ce pas ? Après tout, n'est-ce pas vous qui avez envoyé cette gamine vers moi ? Le kimono dans l'entrée en est la preuve. Vous êtes la seule personne qui a pu le ramener sur l'Archipel.
Tout ce que je dirais pour conclure cette lettre, c'est que je ne savais pas quoi répondre, après l'entretien avec Kamiriona (car oui, c'est ainsi que la fille se nomme). Je vais y penser. Beaucoup. Mais je n'ai aucune garantie. Car je ne sais pas si je serais capable de répondre à ses attentes, ou de répondre aux vôtres. Pourquoi, Yoruhiru, m'avez-vous donné cette piste ? Encore une chose que je ne comprends pas.